A l’occasion des groupes d’affectation des TZR le 9 juillet, Sud Education Créteil à pris l’initiative de proposer une déclaration liminaire unitaire, soutenant les mobilisations et dénonçant l’attitude illégale du ministre.
Bac 2019 : liminaire Sud-Cgt-SnFoLc-Snalc-Snes.
Groupe de travail du 9 juillet 2019
Depuis plusieurs mois maintenant, nos organisations syndicales revendiquent l’abrogation des réformes du Bac, des lycées, de Parcoursup, de la loi ORE ; elles revendiquent l’abandon de la loi dite « école de la confiance », de la loi dite de « transformation de la fonction publique » et de toutes les mesures qui vont avec (décret permettant d’imposer une 2ème HSA, décret permettant d’organiser des formations pendant les vacances, etc…)
C’est donc tout naturellement que nos organisations soutiennent les collègues qui ont décidé de se mettre en grève ces derniers jours, notamment à l’occasion des examens. Cette mobilisation historique témoigne de l’opposition majoritaire de la profession et de nos organisations syndicales à la loi sur l’Ecole de la confiance, aux reformes Blanquer du bac, du lycée et de parcours sup. Celle-ci s’est exprimée tout au long de l’année par des pétitions, des avis négatifs de tous les organismes consultatifs, des manifestations et des grèves.
Le ministre n’a jamais ouvert de réelles négociations avec nos organisations syndicales et n’a pas plus écouté les inquiétudes de la profession. Il porte l’entière responsabilité du recours inédit à la grève des surveillances du bac, du brevet et de la grève au moment de rendre notes et copies.
Nous condamnons les mesures autoritaires et non réglementaires annoncées par le ministre le 03 juillet au soir sur BFM-TV. En effet substituer aux notes de l’examen celles du contrôle continu comme l’a demandé le ministre est inacceptable et en en contradiction avec l’équité de traitement des candidats définis par le code de l’Education dans son article L331-1. Cette rupture de l’équité s’est manifesté par des milliers de faux résultats rentré par les chefs d’établissement ; elle se manifeste encore lorsqu’on garde la note la plus haute entre le CC et la note d’examen définitive, Elle pose aussi problème lors des rattrapages dont certains seront injustifiés ou pas pris dans les matières adéquates. Enfin cela va accroitre la charge de travail des personnels qui ont dû encore hier rentrer les véritables notes.
Le soutien du président de la République à son ministre a validé son refus à dialoguer et a entériné l’inégalité entre les candidats. Le scandale est complet. Où est passé l’état de droit ?
Nous tenons aussi à dénoncer les pressions exercées par le ministère et certains chefs de centre sur nos collègues qui sont menacés de sanctions disciplinaires, de recours au procureur de la République, de retraits de salaires jusqu’à 15 jours alors qu’ils ne sont grévistes que depuis le 2 juillet et que le travail de correction a été effectué. Les personnels ont exercé parfois jusqu’à ce lundi 8 juillet leur droit constitutionnel de grève. Les jurys qui ont refusé de rentrer autre chose que les notes de l’examen sont dans la légalité car l’ordre transmis par certains chefs de centre est manifestement illégal (art 28 du code de l’éducation) et viole la souveraineté des jurys. Nos organisations s’engagent à intervenir pour l’abandon de toute sanction et à soutenir les personnels qui se verraient inquiétés.
Nos organisations soutiendront aussi les élèves et les familles qui feraient un recours en justice contre les résultats ainsi falsifiés. L’équité de traitement doit être rétablie aux bénéfices des candidats.
Avec ces décisions autoritaires, le ministre anticipe d’une certaine manière la destruction du Baccalauréat National prévu dès l’an prochain par l’introduction massive de contrôle continu. Or, c’est bien pour le maintien d’une éducation vraiment nationale avec une formation de qualité, sanctionnée par l’obtention d’un bac national permettant aux lauréats de s’inscrire dans l’université de leur choix que les collègues se battent aujourd’hui.
La détermination que les collègues ont montrée ces derniers jours montre qu’ils ne lâcheront pas. Monsieur Blanquer doit entendre la colère de la profession et retirer ses contre-réformes