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Compte-rendu du GT "vérification des barèmes" (mouvement inter 2018) -
Article publié le 31 janvier 2018

NOTRE ANALYSE :
Ce GT s’ouvre dans un contexte difficile où l’éducation subit des attaques à tout va : derrière le prétexte de « nécessaires » réformes, on voit la patte de la politique d’austérité destinée à donner plus à ce qui ont déjà tout, et moins aux autres. La baisse du nombre de postes aux concours, la mise en place d’une sélection à l’entrée des universités, la future réforme du lycée, autant de signes qui montrent bien qu’il ne faudra pas trop compter sur un réel investissement dans l’enseignement ces prochaines années.
Ce climat d’austérité n’améliore ni les conditions d’apprentissages des élèves ni les conditions de travail des personnels qui subissent de plus en plus de pressions hiérarchiques mais aussi sociétales ; la souffrance au travail augmente. Il est d’autant plus important, vu le contexte, de dénoncer les difficultés pour réussir un projet de mobilité choisie dans l’Éducation nationale.
Nous remarquons, en effet, que depuis des années, dans de nombreuses disciplines et dans presque toutes les académies « attractives », les barres d’entrée ont fortement augmenté. Il devient de plus en plus difficile d’obtenir une mutation lorsqu’on ne fait pas partie d’une cellule familiale normée par exemple pour un-e collègue célibataire sans enfant. Le droit à la mobilité choisie est une composante essentielle des conditions de travail. Dans ce cadre, L’union des syndicat Sud éducation Créteil et la fédération Sud Éducation défendent et revendiquent toujours l’idée et le principe d’un droit à la mobilité choisie et volontaire pour tous les personnels, dans le cadre d’un mouvement national aux règles transparentes et identiques pour toutes et tous.

En ce qui concerne le Groupe de Travail des jours à venir traitants des barème liés aux mutations inter-académiques, Sud éducation Créteil tient à mettre l’accent sur certains points :

- Un système de mutation complexe : Le système du mutation au sein de l’éducation national est complexe : rares sont les collègues comprenant réellement leur barème et les règles régissant les mutations. Cette complexité entraîne un flou et nombreux sont les collègues qui ont l’impression d’être face à un système aléatoire et injuste. Ce phénomène est accentué par le fait que dans notre académie les collègues sont jeunes et effectuent souvent leur première ou deuxième mutations.

- La fin du dispositif transitoire pour l’éducation prioritaire :

Nous remarquons une baisse notable du nombre de mutation cette année –7,8%. Le nombre de mutations de stagiaire étant stable, cela fait baisser le taux de participation des titulaire à – 10,5 % cette année. D’ailleurs le nombre de bonification ZEP a énormément baissé cette année on passe de 27,3 % en 2017 à 16,4 en 2018. La réforme des points Éducation prioritaire a donc incontestablement poussé certains collègue à anticiper leur mutation. L’enseignement en Éducation prioritaire est maintenant beaucoup moins bien valorisé. Cela nous semble inacceptable.

- des bonifications familiales trop généreuses et déséquilibrant le mouvement :

Les bonifications familiales, notamment attribuées pour le rapprochement de conjoint, déséquilibrent de manière flagrante le mouvement : les 200 points de non-limitrophie, se rajoutant aux points du RC, nous paraissent trop importants, et ce d’autant que le motif « rapprochement de conjoint » est l’un des motifs occasionnant le plus de demande de mutations ( 628 collègues formulent au moins un vœu bonifié (soit 21 % des collègues) au total ce sont 1083 vœux qui sont bonifiés à ce titre) . Cela se fait au détriment de certaines personnes séparées depuis longtemps ou des personnes ayant exercé 5 ans ou plus dans l’Éducation prioritaire.

Dernier aspect de ces déséquilibres, les plus désavantagés sont ceux qui n’arrivent pas à faire valoir leur engagement, même ancien, au sein de l’Éducation Nationale. Certaines évolutions les pénalisent encore : par exemple la limitation à 5 ans et 100 points pour le vœu préférentiel. Une vingtaine de collègues demandent en effet le même vœu préférentiel depuis plus de 6 ans, parfois même 15 ans.
A cela s’ajoute la disparition de la bonification spécifique pour les TZR qui perdent ainsi le bénéfice d’un de leurs maigres avantages : la fonction de remplaçant-e, ingrate, difficile, et largement subie continue d’être mal récompensée.

- le cas des stagiaires et de la bonification des 50 points :
Nous avons observé que seulement 58,4% des stagiaires ont utilisé leur bonification.
Nous craignons que les collègues qui n’ont pas joué cette bonification lors du mouvement inter se retrouvent en difficulté ensuite, sans la possibilité de se stabiliser au vu de leur faible barème.

- Les contractuels parents pauvres des bonifications :

Cette année nous restons encore frappés par le caractère trop contraignant de l’attribution de la bonification pour les collègues contractuel-les. Pour en bénéficier, il faut pouvoir justifier d’un an équivalent temps plein sur les deux dernières années, ce qui constitue une difficulté particulière pour celles et ceux qui ont bénéficié d’un congé formation. Il nous semblerait important de valoriser d’avantage des collègues au contrat précaire. Bonifier plus et de manière plus large leurs premiers vœux de titulaire ne serait alors qu’une juste compensation.

Pour l’Union syndicale Sud éducation Créteil, les politiques menées par le gouvernement n’ont de cesse de mettre en difficulté la fonction publique et les droits des salarié-es. Nous continuerons à nous battre contre ces régressions et à porter un projet de transformation sociale, répondant aux impératifs de partage du travail et des richesses et d’une autre organisation du travail.

ET ENSUITE....

L’ensemble des barèmes fait l’objet d’un nouvel affichage sur I-Prof pour ultime demande de correction du mercredi 24 janvier au dimanche 28 janvier 2018 . Dans la journée du lundi 29 janvier, le Rectorat transmettra les dossiers de mutation au ministère et les barèmes deviendront alors définitifs.
Si vous pensez devoir les contester en raison d’un oubli, d’une erreur, ou pour un autre motif… il faut envoyer un mel à votre DPE au plus tôt et nous contacter de toute urgence.

Les CAPN –commissions administratives paritaires nationales- qui acteront les demandes de mutation se dérouleront entre fin février et début mars. On ne connaît pas encore l’ordre de passage des disciplines. Si nous vous avons suivi en GT nous transmettons automatiquement nos fichiers aux élus nationaux qui vous communiqueront par les résultats le plus vite possible.